1974 : Pierre LOUBIER, curé de la paroisse Notre-Dame-de-Ménilmontant, accueille un collectif animé par Saïd BOUZIRI pour la régularisation de sans-papiers.

1975 : l’Archevêché envisage une opération immobilière sur un terrain lui appartenant au carrefour des rue de Ménilmontant et Henri Chevreau ; à l’initiative de Pierre LOUBIER des militants du collectif de sans papiers et des habitants se mobilisent (dont Félix LACAMBRE militant chrétien et Saïd BOUZIRI) pour soutenir une initiative plus sociale. Ainsi sera construit l’immeuble du 2-8 rue Henri Chevreau, pour une partie en HLM et une autre ” cité de transit ” afin d’y loger des familles immigrées résidant dans de l’habitat insalubre du quartier.  Avec des financements du Fonds d’Action Social est créé un espace donnant sur la rue Henri Chevreau et le 85bis rue de Ménilmontant pour permettre une meilleure insertion de ces familles (accompagnement social, scolaire, alphabétisation, …).

Les statuts de l’association RELAIS MENILMONTANT sont déposés en juin 1976. Dans les années qui suivent ce lieu s’ouvre davantage aux habitants du quartier, devenant aussi un lieu repéré de l’immigration du 20ème, animant débat, ciné-club, alphabétisation pour les travailleurs du foyer de la rue du Retrait, etc…

Il obtient ensuite son premier agrément de la CAISSE D’ALLOCATIONS FAMILIALES comme centre social et après avoir été géré par d’autres structures devient définitivement en 1982 le premier centre social strictement associatif du 20ème arrondissement.

Entre temps le Père LOUBIER a quitté son ministère, devenant formateur en alphabétisation et participant au dialogue chrétienté et islam. Il avait déjà accueilli dans la crypte de son église un lieu de prière musulman, tandis que son appartement du 2 rue Henri Chevreau abritait l’émetteur de RADIO SOLEIL, première radio associative multiculturelle.

En 1983 le nouveau curé de la paroisse envisage la vente du Relais : devant la forte mobilisation d’amis et d’habitants le projet est abandonné.

Il faut préciser qu’en 1981 celui qui était encore le candidat François MITTERAND était venu y évoquer son projet en matière d’immigration. Le Relais-Ménilmontant, fortement impliqué dans la vie du quartier était aussi largement reconnu dans tout Paris.

C’est ainsi que fin 1983 est lancée l’initiative de ” la marche pour l’égalité”. Partie de Marseille elle arrive à Paris début décembre.  En dehors du collectif officiel, les jeunes des associations de banlieue qui s’y reconnaissent mal vont, sous l’impulsion de Radio Beur, se regrouper au Relais. Ils y organisent leur propre accueil et y reçoivent le lendemain les marcheurs avec Christian DELORME. C’est ce groupe qui avec d’autres organiseront l’année suivante Convergence 84.

En 1985 le Père LOUBIER qui était donc le Président de l’Association RELAIS-MENILMONTANT décède brusquement.

Les nuages s’amoncellent au-dessus  du Relais. Dans cette situation difficile Jacques DEROFF – l’un de ses  fondateurs – accepte de reprendre la présidence ; il est entouré notamment de Saïd BOUZIRI et Félix LACAMBRE vice-présidents et de Francis RAUGEL trésorier. L’appui et l’amitié de Monseigneur Michel POLLIEN – Evêque auxiliaire de Paris – leur seront précieuses  pour obtenir un contrat plus sécurisant : un “commodat” est signé pour 6 ans, tacitement reconductible. L’association s’y engage à payer l’ensemble des charges – locataire et propriétaire – afin que cette utilisation soit financièrement neutre pour la paroisse.

Au sein de l’ASPIC  et de sa boutique le MENILMUCHE , Le RELAIS est plus que jamais un espace dans lequel les acteurs  sociaux  du quartier ( CLAD, FSJM, Radio 20 sur 20, A.C.B., comité de soutien du 36 rue de la Mare…) se rencontrent , échangent et développent des actions de solidarité et de défense de la population du XXème arrondissement .

Dans les années qui suivent le centre social ayant retrouvé sérénité et stabilité peut développer des actions innovantes avec les habitants (installation d’une halte-garderie, puis ouverture d’une autre “hors des murs”, création d’une association d’insertion “ANTINEA” qui prendra ensuite son autonomie, installation d’ateliers musicaux avec le soutien de la Fondation Danièle MITTERAND, etc….), tout en confortant le projet “Centre Social” dont l’agrément est systématiquement reconduit par la CAISSE D’ALLOCATIONS FAMILIALES.

Le changement de municipalité en 2001 permet aux centres sociaux (et donc au Relais-Ménilmontant) de trouver une nouvelle légitimité (…et de nouveaux moyens financiers !) et de mieux s’inscrire dans la politique de solidarité de la ville.

En octobre 2012 l’Archevêché dénonce le” commodat” : afin d’obtenir des moyens financiers pour la paroisse il souhaite vendre les locaux occupés par le Centre Social. Un comité de soutien est constitué et la Ville de Paris accepte de prendre en charge l’indemnité d’occupation réclamée dans l’attente d’une solution pérenne pour le Relais.

Février 2014 : un bail de deux ans est signé avec une augmentation significative de loyer.

Décembre 2016 : la ville propose au Relais d’intégrer de nouveaux locaux rue des rigoles

Septembre 2018 Les nouveaux locaux sont livrés à l’association Relais Ménilmontant.

Depuis son déménagement de la rue Ménilmontant vers la rue des Rigoles en 2018 l’association Relais Ménilmontant (Centre social des Rigoles) a pris connaissance de son nouveau territoire est maintenant bien implanté dans son quartier. Cela a permis un travail de fond autour du vieillissement, du lien social et de la jeunesse.

Le nouveau Centre Social comprend, outre son accueil, un secteur jeunesse et enfance, un secteur famille et séniors et accès aux droits, un espace public numérique et ateliers sociaux linguistiques et un secteur animation. Fidèle à ses valeurs d’origine elle maintien sa permanence migrants tous les mercredis.

Tous ces éléments ont été inclus dans le contrat de projet 2022-2025 que le centre social a signé en mars 2022 avec la CAF de Paris et la DSOL. Il reprend certains axes du travail actuel du centre social : l’accompagnement à la scolarité, la réussite éducative, le travail en direction des adultes (groupes de femmes et d’hommes), soutien à la parentalité, accès aux droits.

Parmi les éléments importants récents, on peut noter :

• L’accompagnement des dynamiques sociales liées à réhabilitation programmée de ce quartier.
• La mise en place d’un café social en direction des séniors
• L’audit du Petit Relais en vue de la mise en place de nouvelles méthodes plus actuelles.
• L’intégration des salariés au Conseil d’Administration de la structure.
• Le développement de conventions de partenariat locales.

Le Relais Ménilmontant est redevenu le centre social sur lequel les habitants peuvent s’appuyer et nous espérons que cela continuera.